I swear I don't think about you {POV Nick}

Elle sourit et posa sa guitare au sol pour se blottir dans les bras de Nicholas.

- Je voudrais te dire que tu seras la première personne que je viendrais voir. Que je n'ai qu'une envie, c'est d'être ton amie à nouveau. mais je ne peux rien te garantir. J'ai envie de t'abandonner, même si ça me fait mal. Je ne dois pas rester avec vous tous. Si j'ai vraiment droit au bonheur, il faut que je le trouve ailleurs et c'est maintenant que je dois recommencer ma quète. Avant qu'il ne soit trop tard. Si je guéri un jour, je reviendrais te voir. Si toutefois tu veux bien entendre parler de moi à nouveau. Mais pour le moment, j'ai besoin de faire voile vers d'autres horizons avant de devenir dingue.

Elle ferma les yeux et posa doucement sa tête contre le torse du jeune homme en soupirant.

- Je suis désolée, mais je ne peux pas toujours être une femme forte. Parfois, j'ai besoin de fuir, moi aussi.

Elle sourit encore et secoua la tête.

- Comment oublier mon petit scarabé? Je te jure que je n'oublierais rien. Et c'est justement le problème. Mais ça ne fait rien. Je passerais dire au revoir à Kevin. Tu pourras prévenir les autres de mon départ? Je ne veux pas avoir à soutenir le regard de Joseph quand il apprendra que j'ai décidé de partir. J'ai un peu peur de lui, maintenant.

- Non! Bien spur que non. Et si jamais ça avait été le cas je n'aurais sans doute pas gardé ça pour moi. Mais ça fait longtemps. En fait, depuis le soir à St Adrien, quand il t'a donné un coup de poing. Je vais lui annoncer moi-même. Mais j'apréhende sa réaction. S'il le prenait mal ou trop bien... Je veux dire... Ca me ferait mal au coeur qu'il n'essaie pas de me retenir, mais ça me ferait mal aussi qu'il essaie. J'ai peur qu'il y arrive, parce que... Parce que je l'aime trop.

Norah était désemparée. Elle savait que c'était à elle d'annoncer à Joseph qu'elle partirait, mais elle avait peur de ne pas en avoir le courage.

- Non, je vais aller le voir, c'est la moindre des choses. Je veux dire, s'il m'aime autant qu'il le dit. Je peux pas faire ça lâchement au moins pour l'amour de lui.

Elle eut un petit rire.

- Déformation professionnelle! S'exclama-t-elle. On ne dit plus "pour l'amour de lui" aujourd'hui, mais je le dit tellement au théâtre que c'est une habitude prise. Bref.

Elle se hissa sur la pointe des pieds pour embrasser la joue de Nicholas, mais même en se faisant aussi grande que possible elle ne pouvait pas l'atteindre. Elle rénonça et se laissa retomber sur ses pieds.

Elle profita d'avoir quitté la terre ferme pour embrasser doucement la joue du jeune homme.

- Pfou j'ai tout éssayé! La soupe, les épinards, les coups de pieds dans le derrière... Ca donne rien, je reste minus. Mais Joe dit que je suis quand même la plus belle femme du monde.

Elle sourit et baissa les yeux.

- S'il le pense vraiment, alors ça ne me dérange pas d'être si petite. De toute façon je m'en fiche, je défile pour la collection automne-hiver de Sebastian et parmis tous les manequins gigantesque, je suis la plus belle. C'est vrai en plus. Non, mais, franchement, pourquoi prendre une grande perche toute maigre et idiote quand on peut avoir la plus belle des petites poupées blondes intelligentes? Hm?

- Non, je ne veux pas être manequin. C'est pas du tout mon truc, c'est juste que Sebastian me demandait depuis longtemps de bien vouloir défiler pour lui. Je me suis dit que c'était clairement le moment de tenter de nouvelles expériences. Mais je n'aime pas ce milieu. Tout le monde me prend de haut, ils sont fière de ce qu'ils sont alors qu'ils se vident tous l'estomac dans les toilettes, ça ne me plait pas du tout. Je suis faite pour jouer la comédie. Je ne cesse de le dire.

Elle sourit, fit un pas en arrière et baissa les yeux.

- Bien, je vais y aller maintenant, je ne voudrais pas te monopoliser plus longtemps, j'ai honte maintenant.

Elle se jeta contre son torse et le serra de toutes ses forces, comme si elle avait voulu passer en lui. Au bout de plusieurs secondes elle déserra son étreinte dans un soupire.

- Nick... Mon Nick... Mon rêve éveillé... Tu ne comprends donc pas? Je pars pour cesser d'avoir besoin de toi. Si l'envie me prend de t'envoyer un message, je me frapperais la tête avec un fer à repasser. j'ai plus le droit de te vouloir à ce point. Il fallait que je trouve un moyen et rester ici c'était mauvais. On pourrait se croiser n'importe quand, la preuve... Je dis pas que j'ai plus envie de te voir. Juste que j'en ai trop envie et que, tomber dans l'excès, c'est jamais une bonne chose.

- Hé non, tu ne pensais pas. c'est précisément pour ça que je pars. Personne ne pense que c'est si dur. et je passe pour la folle dingue, ou la méchante. C'est comme si tout le monde avait le droit d'être hereux et pas moi. Comme si je devait payer pour quelque chose que j'aurais fait mais je ne sais pas quoi. Le fait est que j'ai réalisé que je n'étais pas indispensable. Ettu sais que ça a toujours été ma plus grande peur. Ca m'aurait tué si j'avais pas eu ces deux idiots d'Allemands pour avoir besoin de moi. J'expliquais à Kaï que tu me donnais l'impression d'être plus forte, invulnérable. Mais maintenant que je ne peux plus t'avoir pour moi, il faut que je trouve ma force autrepars. Il faut que je m'isole pour me ressourcer. Que j'enfile une armure toute neuve et que je parte sur mon cheval pour la quète du vrai bonheur.

Elle caressa doucement sa joue. C'était encore plus dur qu'elle n'aurait pu le penser.

- Alors disons que c'est comme si j'avais une maladie bizarre et que je partais chercher un remède. Quand je serais guérie je reviendrais. Et on fera comme si rien de tout ça n'était arrivé et qu'on avait toujours été amis.

Elle baissa la tête et retira doucement sa main de la joue duveteuse et accueilante de son bien aimé Nicholas... Vitale, hm? Elle avait à nouveau cette insupportable impression de tomber indéfiniment, sans jamais s'écraser au sol. Une insupportable chute sans fin. Une larme coula sur sa joue droite et des sanglots s'accumulèrent dans sa gorge.

- Je t'aime tellement... Gémit-elle.

Et puis, elle comprit. C'était là, à ce moment précis que s'achevait sa chute. Elle avait touché le fond, une seconde fois. Mais elle savait, pour l'avoir expérimenté, qu'à ce moment, si on sait comment, il nous suffit de donner un coup au sol pour remonter et revenir au sommet. Elle se baissa et reprit sa guitare. Les larmes coulaient à flot sur son visage et elle n'osait plus lever la tête. Elle se retourna et repartit en direction de la sortie. Il fallait qu'elle y arrive. Il le fallait.