Ca va chauffer dans les bermudas! {POV Seb'}

Après le départ de Kaï, Norah était vraiment, mais alors VRAIMENT remontée. Comme elle l'avait promis au jeune brun, elle se rendit au domicile de Sebastian pour en "discuter" avec lui et lui botter sérieusement ses petites fesses de styliste. Là où Sebastian avait fait un erreur de parcours en rejetant de cette manière Kaï, c'était qu'il avait toujours laissé comprendre à Norah qu'il n'était rien sans lui. Or aujourd'hui la blonde n'était pas uniquement en colère contre lui, mais son esprit s'était fixé sur lui et elle allait lui faire savoir comment elle s'appelait. C'était évident, même si ce n'était pas très juste, Sebastian paierait pour tout le monde. Trop de bavures, d'orgueuils mal placés, d'amours bafoués et de coeurs brisés.
Norah, du haut de son mètre cinquante et chargé de tout son amour propre et de toute sa colère venait de sonner à la porte de son ami et l'attendait de pied ferme.

La fureur de Norah redoubla en entendant ses mots. Le bougre osait persister et plus encore, il signait! Mais on ne l'aurait pas comme ça. Elle serra la poignée et poussa la porte avec une involontaire violence. Elle la claqua derrière elle et vint se planter dans le salon en face de Sebastian. Ses yeux bleus étaient rendus presque noirs par la colère. Les poings fermement encrés sur ses hanches, elle assistait au spectacle le plus pitoyable qui soit. La déchéance d'un homme qui s'est mis lui-même dans la merde dans laquelle il patauge. Elle tapait du pied, contenant difficilement sa rage.

- TU VEUX QUE JE T'AIDE PEUT-ÊTRE SEBASTIAN!?

Finit-elle par hurler. Lorsqu'il ouvrit la bouche pour lui répondre elle sursauta, faisant de grands gestes.

- TAIS-TOI! TU NE PARLERAS QUE QUAND JE T'Y AURAIS INVITE! Non mais regarde-toi! Tu es pathétique! MAIS QU'EST-CE QU'IL TE FAUT BORDEL DE MERDE?! Tu veux quoi à la fin? Que le monde s'agenouille et te supplie de bien vouloir accepter les plus plates excuses de KaÏ?! Peu importe ce qu'il a bien pu se passer, c'est arrivé il y a 7 putain d'années! KAÏ N'ETAIT QU'UN ENFANT! Alors voilà? C'est comme ça que tu vas fonctionner? Entrer dans sa vie, tout démonter minutieusement pour devenir l'idole qu'il chérira ET FINIR PAR LE REJETER?! ON A TOUS FAIT DES ERREUR MAIS TOUT LE MONDE A DROIT A UNE SECONDE CHANCE! Alors tu peux prendre tous les grands airs que tu voudras avec lui, mais avec moi ça ne prend pas. Et voilà que tu rentres chez toi et tu te fous minable?! J'ai presque honte d'avoir agit de la sorte, moi aussi, quand je vois ce que tu es ce soir. REGARDE-TOI SEBASTIAN! Tu n'imagines pas à quel point tu me déçois. Alors c'est ça hein? L'espoir est mort? Vous deux, moi. Personne ne devra être heureux?

Elle tapa du poing sur la table basse.

- TU POUVAIS CHANGER CA SEBASTIAN! POURQUOI TU N'AS RIEN FAIT?!

Elle finit par s'écrouler, assise sur le sol, tenant sa tête entre ses mains, exténuée.

- Mais pourquoi tu t'obstines à te refuser le bonheur et à piétiner Kaï...?

Norah se redressa rapidement pour se projeter auprès de lui.

- Non! Non, je t'en prie ne dit pas ça...

Elle caressa doucement le visage et les cheveux de Sebastian, ramenant les mèches dorés, collées par les larmes, derrière sa tête. Elle pleurait, elle aussi. Son habitude de ne penser qu'à elle-même lui avait déjà fait réaliser les similitudes existant entre sa propre situation et celle de Kaï, par le passé. Et elle voyait à présent en sébastian la colère et le désespoir qu'endurait peut-être son Joseph. Mais Sebastian ne devait pas tomber dans la tragédie comme s'avait été le cas de son propre couple. Pas s'il était possible d'éviter tout ça.

- Sebastian, écoute-moi, s'il te plaît. Dans les histoire du coeur, la tête est souvent un énemi. La peur peut emmener la tête à prendre d'horribles décisions. Kaï à pris il y a sept ans la décision la plus difficile qu'il ait jamais prise. Celle que j'ai prise il y a juste quelques jours. Il a mal interprété ce qui est arrivé avec Kairi et il a eu peur que, dans la confusion ou totalement consciemment, tu lui fasse du mal. Peut-être qu'il avait même déjà eu mal. Sa tête a brisé son coeur pour éviter que ce soit toi qui le fasse. Je sais que ce schéma est complexe, c'est pourtant celui que Kaï et moi avons suivi.

Elle s'assit à côté de lui dans le canapé et embrassa doucement son front et sa joue. caressant doucement son visage pour l'aider à se calmer.

- Et aujourd'hui je te le demande comme une faveur. Prouve-moi que l'espoir n'est pas mort. Qu'il est possible d'être heureux, même après tout ce que vous avez traversé. Kaï et toi êtes faits l'un pour l'autre. Ensemble vous pouvez être heureux. Soit heureux pour moi Sebastian. S'il te plaît. Brise le cercle vicieux qui s'est installé. cette habitude qu'on a tous pris de se faire du mal nous-même pour ne pas que ce soit les autres qui le fassent. Les autres ne sont pas toujours mauvais. Il y a des gens bien dans ce monde. Et Kaï en fait partie. Je refuse de te voir encore dans cet état. Je refuse que tu sois encore malade de l'amour. Pas si on connaît le remède qu'il te faut. Je t'en prie Sebastian. Fais quelque chose... Bouge. Avant qu'il ne soit trop tard.

Norah secoua doucement la tête et le serra un peu plus fort. Pauvre Sebastian. Ca la tuait un peu plus encore de le voir dans cet état. Sebastian n'avait aucune faiblesse. Il ne pouvait pas pleurer, il n'était jamais triste parce que rien ne pouvait l'atteindre. Norah avait cette impression que lui et elle étaient l'un pour l'autre une sorte de modèle à suivre. Une ligne de conduite s'installe entre eux et le but du jeu et de la suivre dans sa vie. Et voilà que l'un s'écroule et l'autre aussi se retrouve instantanément démuni.

- Vous pouvez pas rester comme ça. Hm? T'es pas d'accord? Vous souffrez tous les deux d'être séparés, ce serait idiot de refuser de vous réunir. Ecoute-moi Sebastian. Appelle-le et présente-lui tes excuses. Dit-lui que tu veux qu'il revienne et surtout, dit-lui que tu l'aimes toujours. ta tête et ta peur sont tes plus grand énemis. Mais ce soir j'te couvre, ils n'ont pas intérêt à approcher! Alors dépêche-toi parce que je tiendrais pas longtemps.

Elle lui tendit son téléphone dans lequel se trouvait le numéro du jeune homme.

[list]Les larmes coulaient à présent silencieuses sur le visage de Sebastian. Un masque d'indifférence totale sur le visage, les yeux perdus dans le vide, il tremblait toujours, secoué de hoquets et soubresauts plus ou moins violent. Il s'enfermait dans sa coquille, tentant en vain de récupérer sa voix. Seul son nom résonnait dans sa tête, s'imposant comme une obsession, l'empêchant de penser à quoique ce soit d'autre.

- Kaï ... vient ... je ... j'ai besoin de toi ... supplia-t-il.

Il l'avait dit ... il l'avait avoué ... l'alcool déliait les langues ... c'était connu ... et il avait fait une victime de plus, de toutes les idioties qu'il pouvait sortir il fallait que ce soit celle là qu'il balance à Kaï.[/list ]