Toc toc toc! Qui est là ? C'est ton p'tit Nicky {Pov Mary}

Après avoir eu du mal à quitter sa chérie, Nick s'était donc rendu chez Mary comme prévu. Il espérait qu'elle était là. Il ne l'avait pas prévenue, parce qu'il n'en n'avais pas eu le temps, et parce qu'il voulait lui faire un coucou surprise. Il avança jusqu'à la porte et frappa trois coups.

Mary était en train de flemmarder sur le canapé, la télécommande à la main, se reposant des deux heures de ménage intensif qu'elle venait de faire dans l'appartement quand elle entendit quelqu'un frapper à la porte. Elle regarda son portable posé sur la table basse pour s'assurer qu'elle n'avait pas reçu de message lui annonçant la visite de quelqu'un, puis alla ouvrir la porte à son invité surprise. Quand elle découvrit Nick sur le palier un grand sourire fit son apparition sur le visage de la jeune femme et elle l'invita à entrer d'un signe de la main.

Mary : Salut mon Nicky. Comment tu va ?

Il sourit en voyant la porte s'ouvrir sur Mary et entra comme elle le lui avait proposé.

Nick : Bonjour mon n'amoureuse, je te dérange pas au moins ?

Il la prit dans ses bras et lui embrassa les deux joues. Il était vraiment content de la voir, et il avait besoin de lui parler. Il savait qu'elle n'allait pas le juger, et qu'elle allait lui donner son avis, honnêtement.

Le sourire de Mary s'agrandit en entendant le nouveau surnom que Nick lui avait donné. Son amoureuse .. Quelque part ça collait plutôt bien à la situation, étant donné leurs sentiments respectifs .. Elle le serra dans ses bras en embrassant sa joue à son tour.

Mary : Non, tu ne me dérange absolument pas. J'étais en train de me remettre de mon ménage sur le canapé. Tu tombes bien en fait, tu va pouvoir me divertir.

Elle lui fit un clin d'oeil et le prit par la main, l'emmenant jusqu'au salon.

Mary : Ton frère est un véritable bordélique! Il laisse toujours tout trainer dans la chambre, je te raconte même pas le foutoir que c'était. Tu veux boire quelque chose ?

Il suivit Mary jusqu'au salon et rigola en l'entendant.

Nick : C'est pas de famille en tout cas, enfin peut-être, mais ça voudrait dire que j'fais pas partie de la famille.. Moi c'est tout bien rangé, plié, trié par couleurs etc...

Il sourit et s'installa sur le canapé, comme s'il était à la maison.

Nick : Je veux bien un jus de tomate si tu as ?

Mary rit devant la description de la maniaquerie de Nick. Il était effectivement tout le contraire de son grand-frère qui n'était ordonné qu'avec ses guitares.

Mary : Je vais te chercher ça. J'ai pensé à toi, j'en ai acheté hier justement.

Elle sourit et alla à la cuisine prendre deux jus de tomate. De retour dans le salon elle en tendit un à Nick et posa le sien sur la table avant de s'asseoir à côté de lui sans rien dire, attendant qu'il lui fasse la conversation -Parce qu'elle le connaissait trop bien pour savoir qu'il n'était pas là juste pour le fun. Il avait forcément quelque chose à lui dire.

Il sourit et la remercia d'un sourire avant de la servir et de se servir lui aussi.

Nick : J'ai beaucoup de choses à te dire Mary, mais je ne sais pas par quoi commencer. Alors, je vais te donner un texte d'une chanson que j'ai écrite et tu me diras ce que tu en penses...

Il prit son sac et en sortit son bloc note qu'il donna à Mary. C'était la chanson qu'il avait écrite lorsqu'il avait été à l'hôpital, et il n'avait pas trouvé d'autre manière d'amorcer la conversation.

Mary prit le bloc de feuilles que lui tendait le musicien et se mit à lire très attentivement le texte qu'il avait noté dessus. Au fur et à mesure qu'elle avançait dans sa lecture elle sentait son coeur se serrer. Le sens de cette chanson était évident, et pourtant elle n'était pas sure de comprendre, ou plutôt elle espérait n'avoir pas bien comprit ce texte. Elle releva lentement les yeux vers lui, serrant le bloc dans ses mains, et mit quelques secondes avant de prendre la parole, sa gorge étant au moins autant serrée que son coeur.

Mary : Nicky .. Dis moi que j'ai mal compris ce texte. Je t'en prie, dis moi que c'est pas vrai.

Il n'avait encore rien confirmé, et pourtant elle sentait déjà les larmes lui monter aux yeux. Nick comptait parmi les personnes les plus importantes dans sa vie, alors la perspective qu'il puisse avoir une maladie aussi grave que la chanson pouvait le laisser entendre l'effrayait énormément.

Durant le temps qu'elle lisait ses paroles, il n'avait pas levé le regard vers elle. Il avait peur. Peur de sa réaction, peur de devoir maintenant faire vraiment face à cette maladie aux yeux de tous ses proches. Il releva seulement les yeux quand il l'entendit parler, et à voir son visage il savait qu'il allait lui faire du mal.

Nick : Je suis atteint de diabète de type 1. Depuis que je le sais je dois vivre sous insuline. Et.. J'avais peur de te le dire...

Mary ne savait pas quoi dire. L'annonce de cette nouvelle l'avait totalement chamboulée. Elle mit plusieurs secondes à réagir, avant de se rapprocher de Nick pour le prendre dans ses bras, toujours en silence. Elle le serra de toutes ses forces contre elle, caressant son dos en même temps, gardant les yeux fermés pour essayer de ne pas laisser couler les larmes qui innondaient ses yeux, en vain. C'était trop dure pour elle, de rester forte face à la maladie de son meilleur ami.

Mary : Je comprend. Je t'en veux pas, j'aurais peut-être fais pareil à ta place.

Elle se défit de lui, restant tout de même proche, le détaillant sans retenue. Elle ne lui en voulait pas, c'était certain. Elle s'en voulait à elle de ne rien avoir vu, certaine que malgrès les cachotteries de Nick elle aurait du voir quelque chose.

Mary : Est-ce que tu peux m'expliquer exactement, s'il te plait ?

Il la serra fort dans ses bras, s'efforçant de ne pas craquer. Il se sentait à la fois soulagé et très mal. Il avait peur qu'elle ne lui fasse plus autant confiance qu'avant.

Nick : Oui je peux.

Il prit sa main dans la sienne et la caressa doucement, alors qu'il releva enfin le regard vers elle. Il prit une grande inspiration et se lança.

Nick : Quand on a commencé la tournée, tout allait bien. On était tous heureux, c'était parfait. Et puis j'ai senti à un moment, que mon humeur se dégradait. Je prenais les choses trop à cœur et je réagissais mal. D'ailleurs, j'espère que je n'ai pas été trop dur avec toi à ce moment-là. Et puis je me suis aperçu que je commençait à nager un peu des mes vêtements. J'avais tout le temps soif, le cliché du diabétique. C'est le jour où tu m'as demandé si tout allait bien, tu te rappelles ? On venait de finir le concert de Portland, et j'étais complètement sur les rotules en loges. C'est là que je me suis dit que quelque chose n'allait pas. Je t'ai dis que ça allait, parce que c'était ce que je pensais au fond. Deux jours après j'ai vu un médecin. Il m'a fait des prises de sang, analyses sur analyses, et il a voulu nous voir, ma mère et moi, pour les résultats, et le verdict est tombé.

Il baissa les yeux sur leurs mains, sentant la boule qui s'était formée dans sa gorge prendre de plus en plus d'ampleur.

Nick : La première chose bête que j'ai demandé, c'était si j'allais mourir. Je dis bête parce que ma mère était à côté de moi et qu'elle devait être assez paniquée pour que j'en rajoute une couche. Mais il m'a dit que non, seulement j'allais devoir faire attention à tout. A ma façon de manger, à canaliser mon énergie, doser mon insuline aussi. Toutes les heures je dois vérifier mon taux de sucre, et je me faisais des piqûres d'insuline. Mais au bout d'un moment je les supportais plus, et c'était pas tellement pratique pour les concerts. Alors j'ai eu une pompe à insuline. Je dois toujours vérifier mon taux, et je dois manuellement doser mon insuline, c'est toujours contraignant, mais moins. C'est pas très grand, si on le sait pas, on le voit pas, regarde.

Il se recula un peu et souleva son tee-shirt, laissant découvrir le petit appareil à qui il devait la vie.

Mary écoutait Nick attentivement. Chaque détail l'intéressait, elle ne voulait surtout rien manquer de son récit. Elle avait souvent entendu parler du diabète, mais elle n'avait jamais ressenti l'envie ni l'intérêt d'approfondir le sujet. Aujourd'hui, le fait que son meilleur en souffre changeait tout, elel voyait la maladie autrement. Elle toucha le petit appareil du bout des doigts, ne sachant pas exactement comment ça fonctionnait, et ne voulant pas faire mal à Nick. Au bout de quelques secondes elle releva les yeux vers lui et plongea son regard dans le sien.

Mary : Ca doit vraiment pas être facile de vivre avec tout ça, surtout avec la tournée, les heures en studio et tout ça.

Elle se tut à nouveau un instant, réfléchissant à tout ce qu'il venait de lui dire. Elle finit par le reprendre dans ses bras, le serrant cependant un petit peu moins fort que précédemment.

Mary : Je suis désolée Nicky. J'aurais du voir quelque chose, me préoccuper plus de toi quand je t'ai vu fatigué ..

Elle soupira.

Nick : Non Mary, ne dis pas des choses comme ça! Ca fait partie des raisons pour lesquelles je n'ai rien dit tout de suite. Je savais que tu réagirais comme ça. T'es pas médecin, ni voyante, ni quoique ce soit d'autre, tu pouvais pas savoir, moi non plus. Tu te préoccupes beaucoup de moi! Je veux pas que tu te sentes coupable de quelque chose, alors que voilà, c'est que c'était dans mes gênes et que ça devait arriver. Si Dieu a décidé que je devais vivre avec ça, alors je vais profiter des choses encore plus qu'avant.

Il lui sourit mais fut un peu déçu qu'elle le serre moins, il avait remarqué ce détail.

Nick : Ne me traite pas comme un malade s'il te plait.. Tu peux me serrer comme avant, tu peux me taper comme avant, tout ce que tu veux, rien ne doit changer entre nous, j'ten prie..

Mary sourit. Il avait raison, rien ne devait changer entre eux. Il n'était pas question que la maladie de Nick change quelque chose entre eux. Elle ressera son étreinte en déposant un baiser dans son cou.

Mary : Excuses-moi. Je te promet que rien ne changera. Je resterais impitoyable avec toi, exactement comme je l'ai toujours été. Par contre ne m'en veut pas si je me préoccupe un peu plus de toi. C'est dans ma nature, j'y peux rien.

Elle sourit encore. Malgrès les apparences Mary n'était pas la fille égoiste et égocentrique qu'elle paraissait être, ou du moins pas seulement. Elle était aussi extrêmement inquiète de nature, surtout pour les gens dont elle était très proche, comme Nick.

Mary : Tu l'a dis à quelqu'un d'autre avant moi ? Je te demande ça juste par curiosité, je t'en voudrais pas, ne t'en fais pas.

En parlant de "quelqu'un d'autre" elle avait surtout Hilary, Joe et Kevin en tête. Les garçons étaient très soudés, et savoir leur petit frère malade leur ferait certainement encore plus de mal qu'à elle. Quand à Hilary .. La jeune femme était quelqu'un d'extrêmement sensible, alors la nouvelle l'affecterait probablement beaucoup aussi.

Nick : Oui bah tu abuseras pas non plus en me battant hein.

Il lui tira la langue et l'embrassa sur la joue.

Nick : Mais si vraiment tu veux être aux petits soins pour moi, ça me dérangera peut-être pas autant que je le pensais finalement...

Il sourit et inspira profondément. Il était un peu soulagé. Jusqu'à ce que Mary pose la question.

Nick : Je l'ai dis à Norah. La dernière fois qu'on s'est vus. Elle va partir.

Mary : J'aurais cas te taper, puis te soigner après.

Elle sourit et écouta sa réponse qui lui fit perdre légèrement son sourire.

Mary : Norah va partir ? Pour aller où ? Et Joe ?

Une vague d'incompréhension l'avait envahie. Pas qu'elle avait spécialement envie de parler de Norah pendant un moment comme celui-là, mais elle était surprise d'apprendre ça comme ça. Elle aurait aimé qu'elle vienne lui annoncer elle même. Elle le ferait peut-être, en réalité, mais rien n'était sur, et l'apprendre par Nick lui faisait un peu de mal. Norah était son amie malgrès tout, elle aurait peut-être pu venir lui en parler ..

Nick : Parce qu'elle se sent de trop. Elle ne veut pas se retrouver "confrontée à Hilary", elle ne veut pas être entre Joe et Joanna, elle dit qu'elle ne peut pas être heureuse ici et qu'elle trouvera peut-être son bonheur à Miami. J'y crois pas mais bon.

Il secoua la tête.

Nick : Elle m'a dit qu'elle passerait dire aurevoir à Kevin, du coup je suppose que tu la verras, et elle m'a dit de prévenir les autres, elle ne voulait même pas prévenir Joe elle-même alors...

Mary réfléchit en même temps qu'elle écoutait Nick lui annoncer la situation. Elle non plus ne croyait pas que Norah trouverait le bonheur à Miami, persuadée comme tout lem onde qu'elle était faite pour Joe, mais elle savait qu'elle ne pourrait rien changer. Quand la blonde avait une idée en tête il était impossible de la faire changer d'avis, alors à quoi bon ..

Mary : Ca lui ressemble pas de fuir comme ça. M'enfin .. On va pas passer deux heures à en parler, j'imagine qu'elle a de bonnes raisons .. En parlant d'Hilary, comment elle va ?

Nick : Hum à ce propos... Y'a encore quelque chose dont je veux te parler.

Il se pinça les lèvres, un peu gêné.

Nick : Ce matin tu vois heu, on a prit une douche.. Et bon je vais pas te faire de dessin, t'es née avant moi... Et on s'est pas protégé ce qui fait qu'après ben.. Elle m'a dit qu'elle prenait pas la pilule alors...

Mary : Ah merde!

Ces mots lui avaient échappés. Nick et Hilary étaient les deux personnes les plus serieuses qu'elle connaissait, alors la nouvelle lui faisait un peu bizarre.

Mary : Pardon, ça m'a échappé. Et donc euh .. Enfin .. Qu'est-ce que vous allez faire ?

Nick : Ben là on attend de voir si elle a du retard dans ses règles et puis ben.. on avisera.

Il sourit. A vrai dire la perspective d'avoir un bébé lui paraissait en être une bonne. Il aimait Hilary et de son côté, il se sentait prêt à assumer un rôle de père.

Nick : Depuis qu'on s'est séparés avant, j'arrête pas de penser à notre vie avec un petit bébé, c'est grave ?

Mary : Est-ce que c'est grave ? Non, je crois pas. Moi je trouve ça mignon, et étant donné les circonstances c'est plutôt bien que tu y réfléchisses dès maintenant.

Elle le regarda un instant et sourit. Elle était extrêmement fière de sa réaction. Rares étaient les hommes qui ne se défilaient pas en entendant parler d'un bébé après si peu de temps passé ensemble. A cet instant précis Nick atteint le sommet le plus haut de son estime. Elle s'approcha de lui et posa sa tête sur son épaule.

Mary : Et Hil', elle en dit quoi, elle ?

Nick : On n'en n'a pas encore parlé. Elle se sentait mal de pas m'avoir dit qu'elle ne prenait pas la pilule, mais je lui ai dis que j'étais pas mieux parce que je n'avais pas pensé à me protéger non plus alors.

Il posa sa tête sur celle de Mary et soupira.

Nick : On n'a même pas eu le temps de parler de si on voulait des enfants plus tard, y'a tant de choses qu'on sait pas encore l'un sur l'autre, mais pourtant ça ne me dérange pas.

Nick, tu sais, sincèrement je crois pas que ce qui compte le plus c'est que tu saches sa couleur préférée ou qu'elle sache combien de boxer gisent dans ton placard, ce qui compte c'est que vous vous aimiez, le reste vous avez toute la vie pour le découvrir. Pour ce qui est de la pilule ou du préservatif, personne n'est coupable, ni elle, ni toi. Ou alors c'est votre faute à tout les deux, mais certainement pas plus à l'un qu'à l'autre.

Elle connaissant Nick par coeur, et elle savait très bien qu'il devait se sentir coupable de tout ce qui leur arrivait, alors que ce n'était pas le cas. elle espérait que ses mots le rassureraient au moins un petit peu .. Elle prit sa main et entrelaça ses doigts aux siens avant d'en embrasser doucement le dos.

Il ferma les yeux en écoutant Mary. Elle trouvait toujours les mots qu'il fallait pour le rassurer. Elle savait exactement tout ce qu'il ressentait, c'en était même troublant.

Nick : Je pense aussi. Merci Mary. Merci de pas me juger, de me réconforter, d'être toujours là et de me comprendre comme personne d'autre. Je t'aime vraiment fort tu sais.

Il tourna la tête vers elle et déposa simplement ses lèvres sur les siennes.

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