Je suis heureux de te retrouver, mon amour.

Norah avait sorti toutes ses plus jolies robes de son armoire, n'estimant aucune d'entre elles assez jolies, elle avait passé en revu chaque jeans, chaque chemisier, chaque jupe et chaque T-shirt. Mais rien ne lui semblait assez beau pour Joseph. Elle avait alors dévalé les excaliers de l'immeuble (en jogging) en quatrième vitesse et s'était rendue dans ses boutiques préférées. Elle avait mobilisé tous les vendeurs (qui la connaissaient à présent comme une amie puisqu'elle passait au moins deux fois pas semaine acheter un petit accessoire ou un vêtement quelconque) et avait fini par dégotter la robe la plus merveilleuse qu'elle ait jamais vue.Une robe bustier Dorée qui mettait en valeur ses formes et son visage. Et elle savait exactement avec quelles chassures elle allait la porter.
Elle était donce rentrée chez elle en mode accéléré et avait procédé à l'opération PBQT: Plus Belle Que Toutes. Elle avait passé pratiquement toute l'après-midi à s'appréter. Elle voulait absolument être renversante pour Joseph.

Elle était ensuite montée dans sa Mini Cooper et avait conduit (prudemment) jusque le loft que le jeune homme partageait avec son frère. Elle replaca correctement ses cheveux avant de sonner à la porte, le coeur battant.

Elle sourit en le voyant et plus encore lorsqu'il la serra. Elle posa son sac à main sur un meuble dans l'entrée et entra dans le sallon. Elle ouvrait de grans yeux regardant les alentours avec damiration. Tout était si joli...

- C'est très beau ici. Lui sourit-elle avant de réfléchir à ce qu'elle pouvait bien boire. Hé bien, je n'ai pas envie d'alcool ce soir, je dirais... Un jus de fruits ou un sirop quelconque, peu importe en fait.

Elle se tenait dréssée, debout, au centre de la pièce et le regardait s'affairer, un sourire amusé sur les lèvres. Il semblait empréssé, stressé... Il était absolument adorable comme il l'avait toujours été à ses yeux. Même lorsqu'ils se détestaient à St Adrien et qu'il trouvait toutes les pires horreurs à raconter d'elle, elle le trouvait adorable. Mais à cet instant précis, s'agitant pour la servir il était particulièrement chou.

Elle vint s'asseoir sans trop se faire prier. Son sourire s'élargit lorsqu'il lui tendit son verre lui signifant qu'il était heureux qu'elle ait répondu positivement à son invitation. Elle but tranquillement une gorgée de son jus de fruit et reporta son attention sur Joseph. Il était véritablement magnifique. Depuis quelques temps, elle avait remarqué qu'il ne lissait plus ses cheveux. Cette idée la faisait toujours sourire puisqu'elle se souvenait le lui avoir demandé à St Adrien. Elle aimait le volume et la légerté que donnaient ses boucles à la masse brune de ses mèches. Ce soir, il les avait tirés en arrière et son visage, dégagé, rayonnait plus encore que dans ses souvenirs les plus proches. La jeune blonde ne pouvait s'empêcher d'admirer l'éclat de ses prunelles couleur chocolat. Lorsqu'elle voyait ses yeux briller de cette façon, elle avait l'impression de flotter dans les airs, portée par un courant d'air chaud et appaisant.

- Tu n'imagines pas combien, toi aussi, tu m'as manqué. Je pense.

La situation lui semblait étrange, irréelle, presque gênante, mais tant qu'il était là, elle ne s'inquièterait de rien. Elle avait, quoi qu'il arrive, une totale confiance en Joseph.

Elle rougit un peu lorsque les lèvres de Joseph frôlèrent sa joue. PLus encore lorsqu'elle rencontra son regard et eut le loisir de s'y replonger C'était, pour Norah, toujours un grand bonheur de se laisser lentement tomber dans le regard du jeune brun. Et l'occasion de crampes d'estomac attroces. dans ces moments elle se rappelait toujours des paroles d'une chanson qu'elle avait beaucoup écoutée des années auparavant... "C'est une douleur qui se garde, qui fait plus de bien que de mal..." C'était exactement ce qu'elle ressentait lorsque son coeur se tordait à la vision de Joseph. Elle entendit à peine ce qu'il disait, comme un écho lointain, trop occupée à nager dans l'océan de ses yeux. Elle baissa la tête pour retrouver ses esprits afin de répondre à sa question.

- Ca va. je ne sais pas trop quoi te dire dans la mesure où je ne sais pas de quoi tu peux être au courant...

Ses joues se rosirent à nouveau. De honte cette fois. Elle se trouvait passablement ridicule.

- J'aide Sebastian pour sa collection printemps-été. Il a demandé que je défile pour lui. Comme je suis petite je pensais que ça ne marcherais pas. Mais finalement ça a été.

Elle sourit, le menton toujours baissé, n'osant pas relever les yeux vers lui.

Elle sourit, rougissant de plus en plus.

- Merci... Murmura-t-elle d'une toute petite voix, comme cachée à l'intérieur d'elle-même. Elle voulait le serrer dans ses bras très fort pour le remercier d'être aussi choupinet, mais il était clair qu'elle n'en avait pas du tout le courage. Elle attrapa juste sa main et la serra un peu, avant de lui expliquer pourquoielle avait eu peur concernant le défilé. Je pensais que comme j'étais trop petite il faudrait retoucher tous les vêtements que je devrais présenter, puisqu'ils étaient créés pour des manequins... Et aussi que je ferais tâche parmis toutes ses femmes gigantesques. Mais ça, je m'en fiche.

Elle savait bien que réembrayer sur ce sujet n'était pas une idée des lus brillantes, mais elle ne savait pas vraiment quoi dire d'autre...

- Je répète aussi tous les deux jours au Kimmel avec Sasha, comme je t'avais dit. J'ai pas vraiment le trac mais lui il est carrément paralysé par le stress.

Elle eut un petit rire au souvenir de Sasha tremblant à l'idée de leur représentation au théâtre du Kimmel.

- Tu as le droit de venir à la représentation, si tu veux. Enfin, je sais que Shakespeare ne passionne pas tout le monde, surtout que notre version remasterisée peut sembler assez étrange à ceux qui ont l'habitude de voir une pièce définie du début à la fin... mais ça me ferait plaisir de te voir dans le public lorsque je passerais ma tête par le rideau comme la vilaine curieuse que je suis.

Elle eut un sourire gêné et baissa furtivement les yeux sur leurs deux mains enlacées. Elle aimait les mains de Joseph, leur douceur et la chaleur qu'elles dégageaient. Ce simple contact l'emplissait d'une joie non dissimulée et son sourire s'élargit.

Elle sourit, prise d'un frisson lorsque les bras de Joseph, de son Joseph, l'entourèrent avec cette même douceur qu'il avait eu pour elle depuis si longtemps. Elle se souvint de la première fois qu'elle avait ressenti ce bonheur. Elle avait longtemps pensé -et elle savait que c'était aussi ce que pensaient tous les autres, y compris Joe, lui-même- que tout avait commencé lors de leur premier baiser, dans la salle de colle de St Adrien où ils avaient étés enfermés pour s'être trop insultés en publique. Mais elle n'était plus vraiment de cet avis. Elle se souvenait de cette fois, à la cafétéria, où, pour l'impressionner et jouer le grand Joseph Adam Jonas comme il aimait à le faire, il était venu si près d'elle qu'elle avait pu sentir son souffle chaud sur son visage. C'avait été un instant particulièrement éprouvant pour Norah. Elle avait dû resister à l'attraction incroyable de Joseph et garder cet air hautain qu'elle prenait toujours avec lui à cette époque. mais elle se souvenait que son estomac s'était tordu et que son coeur avait raté un battement. c'était à cet instant qu'elle était devenue dépendante de Joseph.
Elle ferma les yeux à son tour, glissant une main sur les côtes du jeune homme et jusque dans son dos pour le serrer doucement.

Elle entendait son coeur battre et son sourire s'élargit. Elle espérait qu'il soit heureux, c'était tout ce qu'elle voulait pour lui. Si elle avait retenu une chose de ses cours de philosophie c'était la définition que Kant faisait de l'amour. "Lorsque le bonheur de l'objet est subordonné au bonheur du sujet." Lorsque l'on fait passer le bonheur de l'autre avant le sien. Elle savait qu'elle n'avait pas toujours, même pas souvent, été à la hauteur de cette idée. Surtout avec Joseph. Mais à présent elle pensait pouvoir dire qu'elle tentait de l'être, de toute son âme. Son petit corps se réchauffait rapidement contre Joseph et son sourire refusait de s'effacer.

- Est-ce que tu es heureux, Joseph?

La question était idiote. Mais elle voulait une réponse. Elle espérait qu'il soit franc avec elle.

Joe : Oui. répondit-il héitant.

Il prit quelques secondes de réflexion tout en se détachant légèrement d'elle, gardant tout de même ses mains posées sur son petit corps, puis il plongea son regard dans les yeux bleus de la jeune femme, comme il l'avait déjà fait plusieurs fois auparavant.

Joe : Oui, je suis heureux. D'ailleurs ça fesait longtemps que je l'avais pas été à ce point. Le simple fait de t'avoir près de moi me rend heureux. Et je dis pas ça pour te faire plaisir, tu sais bien que c'est pas mon genre.

Il sourit.

Joe: Et toi, est-ce que tu es heureuse ?

Elle sourit, et une fine larme perla au coin de son oeil droit.

- Je me sens bizarre. Mais si tu es heureux, alors je le suis aussi. j'ai cru si longtemps que tu ne me serrerais plus jamais dans tes bras de cette façon, qu'aujourd'hui je ne sais pas comment réagir. je voudrais tellement ne jamais t'avoir fait tout ce mal ou pouvoir effacer ça de ta mémoire et veiller sur toi pour être tout à fait certaine que plus rien ni personne ne te fera jamais le moindre mal. je m'en veux tellement, que maintenant je voudrais juste que tu sois heureux pour toujours.

Elle se mordit la lèvre inférieure, sa bouche s'étirant tout de même dans un large sourire involontaire. Sans qu'elle n'ait réfléchi à quoi que ce soit ses bras entourèrent Joseph et elle le serra très fort contre elle.

- Bien sûr que je m'en sens capable! Quelle question! J'en rêve... J'ai tellement voulu que cet instat arrive!

Elle ne le lâchait pas, elle ne se sontrôlait plus, elle ne faisait plus attention à cequ'elle disait elle savait juste que son coeur battait plus vite qu'il n'avait jamais battu et qu'elle avait l'impression de devenir complètement folle, folle de joie.

Son coeur battait la chamade, à tel point qu'elle avait peur qu'il ne finisse par exploser. Lorsqu'il la serra à son tour c'était comme s'il la réparait après qu'elle soit restée cassée et rafistolée pendant si longtemps. Lorsqu'il embrassa sa joue c'était comme s'il la ramenait à la vie après un long coma. Lorsque ses lèvres touchèrent celles de Norah c'était tout simplement la résurection de ce bonheur absolut qu'ils avaient autrefois créé ensemble. Un grand frisson parcouru son dos et lorsqu'il mit fin à leur baiser, elle n'eut pas la force d'ouvrir immédiatement les yeux. Un large sourire barra son visage en entendant la dernière phrase du jeune homme.

- Je t'aime... Répondit-elle simplement, se blottissant contre lui comme un petit animal blessé. Je t'aime si fort... J'ai tellement besoin de toi...

Elle resta un moment contre lui, souriant avec cette sérénité retrouvée qui lui avait tant manqué. Elle repensait à tous les moments heureux qu'ils avaient vécus ensemble, imaginant qu'ils seraient plus heureux encore, à l'avenir. Son pouce caressait doucement le dos de la main de Joseph. Ni l'un ni l'autre de parlait. Ils savouraient juste cet instant, leurs retrouvailles et la pleinitude qu'elles leur apportaient. Elle soupira de bonheur avant de se redresser un peu pour le regarder en souriant. Elle attrapa son verre et finit son jus de fruit.

- Waow...